La relation psycho-thérapeutique – au sein d’une thérapie ou psychothérapie – peut se définir avant tout comme une rencontre librement souhaitée, professionnelle, privilégiée et exceptionnelle entre :
Ce cadre délimite une zone de sécurité propice à établir la confiance nécessaire à l’exploration et la découverte de soi, au développement et l’expérimentation de nouveaux modes de fonctionnement. Au sein de ce cadre relationnel sont discutées la durée et la fréquence des séances, les règles de ponctualité et de confidentialité, les conditions des rencontres et tous les aspects pratiques qui en découlent, aboutissant à la signature d’une « entente de services ».
La personne doit se sentir entendue et comprise dans toute sa singularité, sa complexité et son incertitude face à sa problématique sans crainte d’être rejetée ou infériorisée. Sa curiosité, son questionnement, sans cesse valorisés et encouragés par le thérapeute, constituent le socle du processus thérapeutique.
Cet espace autorise l’expression du vécu, des émotions et du ressenti physique, des souffrances du passé comme des croyances entretenues depuis la petite enfance, dans le respect du cadre défini initialement. Au sein de celui-ci, les différents registres : mental/psychique, corporel/physique et émotionnel sont sollicités.
Que ce soit dans une démarche de développement personnel (quête de sens) ou de psychothérapie, la relation qui s’établit entre le thérapeute et son patient constitue la clé de voûte qui, après une période initiale de résilience, va lui permettre de constituer un nouvel équilibre et de tester sa cohésion et sa robustesse.
Mon approche psychothérapeutique est fondée sur la psychosynthèse. Conçue par le Dr Roberto Assagioli, psychiatre italien élève de Freud et ami proche de Jung, la psychosynthèse est une approche dite humaniste-existentielle. Dans ce type d’approche, l’être humain est considéré comme disposant en lui-même de « capacités innées d’auto-guérison », c’est-a-dire de ressources nécessaires pour se développer de façon positive lorsqu’il se retrouve dans des conditions de confiance et de respect.
La thérapie consiste à faire émerger et à consolider la capacité de chacun à exprimer ses difficultés, repérer ses blocages, trouver ses propres solutions, développer des changements adaptés et de nouvelles compétences, et enfin de reconnaitre et s’approprier ses propres succès.
Comme dans d’autres traitements en santé, diverses techniques sont associées afin de favoriser l’introspection et l’exploration nécessaires à trouver l’apaisement.
L’accueil inconditionnel et l’évaluation structurée de la demande et du besoin, l’exploration du vécu, des blessures du passé, des croyances, du ressenti, des points de fixation, les techniques de visualisation et de relaxation, le langage métaphorique, l’expression libre (écriture, dessin), la narration, … autant de techniques qui encouragent le processus de changement qui se développe pendant et entre les rencontres. Cette maïeutique, menée dans un contexte de respect et de sécurité absolus, souligne en permanence la liberté, la volonté et l’intégrité du patient.
Les « phases de transition » comme les « évènements de vie » constituent des circonstances particulières, difficiles et éprouvantes, pour lesquelles l’aide d’un psychothérapeute peut se révéler grandement bénéfique et réconfortante. Mais seule la personne elle-même est en mesure de décider du moment le plus propice à solliciter de l’aide et à entreprendre une psychothérapie.
Lorsque la décision est prise, différents temps vont se succéder.
Le « premier entretien ».
Que ce soit de sa propre initiative, après des recherches personnelles ou en suivant les recommandations d’un professionnel de santé, la personne a souvent déjà recueilli des informations sur le thérapeute avant de prendre contact avec lui. Le première rencontre marque le début d’une nouvelle relation, au cours de laquelle le thérapeute va se présenter et faire connaissance de la personne, découvrir la problématique qui l’amène et établir un « cadre thérapeutique ». Aidée par le thérapeute, la personne est conviée à exprimer son besoin et à définir un objectif à atteindre.
Le « processus thérapeutique » s’installe souvent dès le premier contact et se construit pas à pas, au gré des rencontres survenant à intervalle régulier. Il s’appuie sur un engagement conjoint et réciproque et sur la notion d’une « alliance thérapeutique », véritable lien de confiance unique et nécessaire entre le thérapeute et son client. De la qualité de cette alliance dépend en grande partie le résultat de la psychothérapie. Si après plusieurs séances, la personne et/ou le thérapeute ne ressentent pas ce lien particulier s’établir entre eux, il est souhaitable d’en discuter, voire d’envisager la recherche d’une autre approche ou d’un autre thérapeute avec qui un meilleur résultat pourrait être espéré.
Le nombre nécessaire de séances est bien difficile à déterminer au premier abord, tant il dépend de plusieurs facteurs, hors du contrôle direct du thérapeute et de son client : nature de la problématique, complexité de l’objectif à atteindre, réticence à accorder sa confiance, difficultés à accepter son vécu, son passé, ses émotions, à identifier ses manques et ses besoins, à reconnaitre ses souffrances et paradoxalement à accepter de s’en séparer, résistance au changement, impression d’insolubilité, etc. Le temps qui s’écoule entre chaque entretien permet un recul indispensable à l’émergence de souvenirs, de croyances, de rêves, d’émotions, qui vont ensuite alimenter l’élaboration.
Lorsque la personne se sent aller mieux, elle va être tentée de tester ses acquis, de retrouver son autonomie et mettre fin à sa démarche, souvent après un espacement des séances. Un dernier entretien, aussi important que le premier, va conclure le chemin parcouru et valider l’étape atteinte. Il est recommandé que le thérapeute et son client se rencontrent et échangent de vive voix à ce moment clé de leur relation. La personne doit demeurer consciente de sa liberté d’avertir son thérapeute de ses difficultés ou de son désir de mettre fin à la thérapie. En tous temps, elle est invitée à exprimer son ressenti du processus.
Oui, la psychothérapie est utile et fait du bien ! Cela a été étudié et bien démontré.
S’appuyant sur des processus internes d’auto-guérison, elle procure un apaisement et permet à la personne d’être entendue et comprise dans sa souffrance et son questionnement. Elle l’invite à accepter et valider toute son histoire et à cesser de s’enliser à rechercher tout ce qu’elle n’a pas eu et tout ce qu’elle n’a pas été.
Au contraire, elle propose de considérer toute l’étendue de son expérience et de découvrir la richesse de sa personnalité, de se réjouir pleinement de l’instant présent en développant de nouvelles aptitudes à vivre sereinement.
Pour obtenir un résultat optimal dans une démarche psycho-thérapeutique, un engagement de la personne dans sa démarche est la condition majeure d’un résultat réel et satisfaisant. C’est certainement le plus important facteur de succès. Chaque séance est entièrement consacrée à la personne et uniquement à elle-même. Plus la personne s’approprie cet espace et cet instant, plus elle s’implique dans le processus et plus abondante sera la récolte.
Ne jamais oublier que le thérapeute n’est ni un expert, ni un médium extra-lucide, ni un magicien qui aurait un pouvoir surnaturel capable de révéler les réponses aux questions que se pose son client.
C’est au contraire un guide professionnel et bienveillant. Aux côtés de son client et grâce à son expérience et ses éclairages, il va lui montrer l’étendue et la diversité de ses choix et lui permettre de prendre pleinement conscience des réponses et des solutions les plus adaptées.
Chaque personne détient en elle ses propres questionnements mais également les meilleurs moyens pour y répondre. Le rôle du psychothérapeute est d’aider son client à en faire l’expérience et à en prendre conscience.